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Le temps d'une vie
19 juillet 2006

La jeune fille de toujours avait envie de se

La jeune fille de toujours avait envie de se balader, envie de voir la mer, de contempler la pleine lune. Seulement voilà il était plus de minuit et comme chaque nuit, elle ne dormait pas, elle ne dormait plus, elle était dans son lit, nue, et une fois de plus rêvant de liberté.

Elle voulait sentir le vent contre sa peau finement vêtue d’une petite robe blanche, contre ses longs cheveux. Le vent, son ami le plus fidèle, celui qui avait partager toute sa vie, celui qui lui avait soufflé tant d’histoires, le vent son plus vieil ami, et puis mue comme une idée encore plus vivace, elle se leva et courut là ou elle se sentait le mieux. 

Elle avait envie d’aller se pencher contre la balustrade d’un parc, sentir le danger qui s’abat sur elle tandis qu’elle s’assoit sur la fine barrière et que la mer loin en dessus rugit de rage ou de désespoir, la mer gentille mère mais jouvencelle à double face, mi ange mi démone, comme demoiselle lune.

Faisant abstraction de cette vierge éphémère la jeune fille sentit un souffle lui chatouiller le cou, les cheveux et le cœur. Dans le ciel, elle entrevit l’esprit – l’âme -  d’un petit garçon chahuteur qui jouait, courait, qui souriait, ce petit homme était heureux de vivre… il était tel quel, un p’tit bonhomme innocent. Son ami vint conté à ses oreilles une bien charmante histoire, triste et heureuse à la fois, ainsi la douce pu rencontrer à travers un récit cet être entrevu.

«  Il était une fois un petit garçon âgé de sept ans, il avait des yeux sombres, des cheveux souvent en bataille et une mine souvent joyeuse, notre histoire commence un soir de nuit sombre, le p’tit monstre n’arrivait pas à dormir et il n’osait pas aller retrouver ses parents, après tout ici tout était tellement différent, et pourtant.

Le garçonnet décida de se lever et de «  visiter  » cette nouvelle maison. Sans bruit il passa dans le couloir, il avait en effet remarquer que certaines lattes en bois grincer lorsqu’on marchait dessus.

Il passa les pièces qu’il n’avait pas encore visitées mais ce n’était encore que des salles  vides – ses parents, son frère et sa sœur venaient tous juste d’emménager dans la grande maison, une maison au style château fort d’après lui – il suivit le chemin qui menait à la cuisine et prit un long verre de lait dans le réfrigérateur, il savait ne pas avoir le droit mais qui le saurait à part lui ?

Le petit homme rinça son verre en montant sur une petite chaise disposée à son effet sous la table puis continua son exploration. Les autres pièces n’avaient plus d’intérêt, il avait une idée en tête. Depuis le début de l’après midi son frère et sœur avait passé leurs temps dans le grenier, ils en étaient ressortis tout gris de poussière, heureux et gais comme des pinsons, leur cadet avait voulu visiter lui aussi mais les parents n’avait pas voulus, prétextant un endroit dangereux et trop sale… mais leur petit ne semblait pas vraiment convaincu, peut être à cause de leurs coups d’oeils mutuel, de quoi avait t’ils vraiment peur ?

L’escalier menant au grenier était fait de bois mélangeant la pierre, ainsi il ne couinait pas lorsqu’on montait une à une les marches, la porte menant au grenier, elle devait sa matière au même bois, cela dit elle était toute pourrie et menaçait à chaque fois de s’écrouler – ce qui failli bien arriver – avec mille précaution le petit ange referma l’embrasure et tenta de trouver un interrupteur, celui-ci ce trouvait près d’une étagère comblée de toiles d’araignée et il ne fonctionnait plus, heureusement la lumière de la ville mélangé à celle de la lune remplaçait une lumière artificielle.

L’ange innocent avança lentement, observant les nombreuses choses dont le grenier regorgé. Il trouva cependant une fascination à une longue et sinueuse forme drapé sous un tissu grisâtre qui s’empressa de tomber sous des doigts pressés, sous le drap ce trouvait la chose la plus merveilleuse, la plus belle, la plus fascinante des découvertes, sous la couverture ce trouvait un magnifique piano ancien, noir, propre et comme neuf.

Les doigts hésitèrent un instant, se demandant si c’était juste d’essayer les touches alors que toute la famille dormait en bas et puis finalement il tenta une note, puis deux et trois, ainsi donc il joua pendant quelques temps des petites mélodies sans queue ni tête, s’arrêtant parfois le temps d’écouter les bruits au cas ou il aurait réveillé quelqu’un… il prit le goût de jouer et continua ainsi jusqu'à tard dans la nuit.

Et le lendemain, comme par un fait hasard le garçonnet se retrouvait dans son lit, reposé et calme. Sa journée sa déroula de la même façon, il aida ses parents, accompagna son frère faire un tour d’horizon à l’extérieur et piqua une crise contre la frangine qui voulait monter à nouveau au grenier, non elle n’avait pas le droit car c’était dangereux pour lui, donc dangereux pour elle. Il y’eut une bagarre, des cris, des pleurs et finalement l’accès au grenier fut interdit.

Le temps passa, le garçon grandit, il changea de caractère se renfermant sur lui-même, tout les soirs il jouait jusqu'à l’aube, il fermait les yeux et se laissait bercer par le son de celui qui devint son seul ami véritable, celui qui le comprenait. Sa sœur le méprisait, son frère le traitait de fou et ses parents commencèrent à se poser des questions, les visites chez des docteurs spécialisés se firent fréquentes et finalement un constat fut fait.

Un nouveau déménagement s’ensuivit, dans un cadre encore plus calme, là ou il n’aurait aucun piano pour nuire à la santé de leur fils, le garçon reprit du poil de la bête bien malgré lui, il réapprit à vivre, se fit des amis et les petites amies se succédèrent…

Il était à présent populaire de nature, sans le faire exprès, il avait maintenant vingt ans et jouait dans les cafés d’une petite ville, Bordeaux… ici et là il trouvait son bonheur près des pianos mais ce fut sans se rappeler son vieil ami qui lui manquait, aucun instrument ne produisait le même son, aucun instrument n’osait lui parler de la même façon. Pourtant un soir il passa dans une petite rue dont il ne connaissait même pas l’existence, par un fait hasard il entra dans un drôle de bar, celui-ci était spécial dans sa décoration grotesque d’un grenier, tout était mis en place de façon à rappeler au garçon son vieux grenier.

Il crut d’abord être fou, mais bientôt des clients mystérieux qui semblèrent le connaître le poussèrent vers le fond de salle, ici ce trouvait un piano mais pas n’importe lequel «  SON piano » il s’assit hésitant et posa ses doigts sur une touche, ce fut l’illumination, ainsi les deux amis se retrouvèrent, le jeune homme sembla retrouver son corps d’enfant et il joua, il joua l’éternité, oubliant le monde qu’il connaissait, jouant à sa frontière d’un monde réel et irréel, un monde magique, il joua pour l’éternité, ce petit homme de sept ans qui n’avait jamais grandi.

Ainsi s’achève l’histoire de Guillaume, petit enfant artiste. »

La demoiselle pleurait, tout contre les souffles d’airs de son ami, elle était triste pour le bout de chou, elle était heureuse aussi, elle contemplait le fantôme du garçonnet s’imaginant celui-ci plus vieux… c’était une fantastique histoire et elle resta longtemps à méditer, assise contre cette barrière, puis hésitante, jolie fée translucide elle retourna dans son lit, après avoir envoyer un baiser à ce petit homme, puis au vent.

Un de mes textes, merci d'éviter de le prendre.

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Commentaires
E
=)<br /> <br /> J'ai vécu une vie similaire, oui. Je me retrouve parfaitement dans tes paroles...<br /> <br /> Ca me touche ce texte écris pour moi, merci mademoiselle marly, j'espere un jour vous rendre la pareille.<br /> <br /> Bises
O
Magnifique texte soeurette, c'est rafraîchissant, comme la brise marine dans la chaleur d'une nuit d'été. ;-)
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